Le voyage entre Qomadan et l’Académie fut un périple long et dangereux. Son escorte d’une cinquantaine d’homme, tous sur montures, fut attaquée à maintes reprises. En effet, de nombreux bandits, truands, brigands, maraudeurs ainsi que tout autres vils personnages les avaient entravés par des embuscades. Une dizaine d’hommes furent tué et ensuite enterrés selon les rites. Une autre dizaine furent blessés, allant d’une simple cicatrice jusqu’à la perte d’un membre quelquonque. Souillé par la crasse des grands chemins, et exténué par les longues journées au trot, Wiceveth était aux anges lorsqu’il atteignit les portes de l’Académie du Renouveau. Heureusement, le doux Ramusio les avaient épargnés, enfin, en partie. Là, il espérait pouvoir se reposer à l’abri de tous les éléments sauvages et barbares qui lui avaient pour le moins gêné lors de son voyage. Ces hommes se placèrent derrière lui, en un semblant de rang, lorsqu’il s’apprêta à pénétrer dans l’Académie. Il fit un signe à son capitaine, peu professionnel, pour lui rappeler que c’était le moment d’employer les bonnes lignes de conduites et de politesse envers ses hôtes. Celui-ci pris le soin de ranger ses armes ainsi que de prévenir ses hommes tout en se remémorant les leçons de sociabilité de son maitre, Wiceveth, qui lui avait appris la veille lors du diner. En apercevant un homme qui paraissait être en charge des portes à l’entrée de l’Académie, Wiceveth, le prêtre du grand Ramusio, sauta de son mulet et se précipita vers lui.
Salutations noble garde,
Que le saint-béni Ramusio vous bénissent ainsi que votre entourage par ce beau jour de juillet, celui-ci ne semblait point éberluer par ces étranges paroles, il avait sans doutes l’habitude des gens bizarres qui se pointaient à sa porte. Je suis venu ici pour suivre une formation dans votre Académie dite du Renouveau. La directrice de l’Académie m’a rassuré, lors d’un échange de missive, que je pourrais trouver une chambre pour moi-même ainsi que des logements pour mes hommes. Auriez-vous la gentillesse de m’y mener, de manière à pouvoir me rendre présentable et de ne pas paraitre crade et grossier lorsque je m’entretiendrais avec votre directrice ou avec tout autre membre de l’Académie ?
Wiceveth attendit sa réponse avec la patience d’un prêtre qu’il était, comme il aurait pu attendre la réponse d’un dieu qui répond par la prière.