Synhell, du Nevrast, un "homme" dont la ...

Il revenait d'un autre champ de bataille, les restes de son armée, encore vaincue, clopinait derrière lui. Son corps, vidé, ne daignait bouger que par la force de sa volonté. Arrivant enfin à l'orée de sa frontière, il héla un de ses plus loyaux sujets, son ailifrenier, Maître Bombois

-Maître Bombois, veuille nous préparer, à mes soldats et moi-même, suffisament d'ailicornes pour nous porter tous. Demain à l'aube, je devrais partir.
-Bien, messire, ils seront prêts en temps et en heure.

Cette formalité accomplie, la lassitude s'empara de lui. Ce Synhell, qui pensait alors que tout lui était acquis, était lourdement retombé sur terre lorsqu'il avait appris cela de la bouche du Dragon Maître.
Ainsi il devait parfaire son apprentissage, aussi bien de l'art de la manipulation de la verve poétique qui pourtant, il lui semblait, l'animait depuis longtemps, que de l'art de guerroyer, art noble parmi les arts en sa pensée.
Pour ce faire, il devait aller demander l'aide de L'Académie.

La nuit passa, et l'aube fut trop vite arrivée pour un jeune homme aux pensées effrénées.
Ayant abbréger les "Adieu", sans pour autant se monter odieux, il commença ce qui pouvait décidément être plus qu'un pélerinage.

Deux lunes plus tard, il arriva devant une muraille ouvragée telle les ailes d'une fée.
En grosses lettres calligraphiées se dessinaient sur les portes de cette cité : L'Académie du Renouveau.

Un garde, dubitatif devant les armures rouillées et les écus ébréchés, prit peu à peu peur et poudre d'escampette devant la colère qui s'empara de Synhell face à celui qui refusait de le laisser entrer.

Reprenant son calme, Synhell vit deux silhouettes s'approcher.
L'une était le garde quant à l'autre ...

- Vos coudes doivent être parallèles au sol et tenez fermement votre épée. Ne courbez pas le dos et levez la tête fièrement. Voilà la posture d’un guerrier ! Maintenant, attaquez-moi.

L’Académicien hésita, les mains tremblantes sur son glaive. Nul n’aurait pu dire si son état est dû au fait qu’il devait charger la belle blonde ou simplement, était-ce parce qu’il craignait de se faire plus de mal à lui-même plutôt qu’au Recteur de l’Académie du Renouveau.

Amusée par l’attitude de son élève, Ocëannya arbora un doux sourire et lui dit de sa voix mielleuse :

- Sans vouloir vous offenser, j’ai connu des cultivateurs de bananes ayant beaucoup plus d’assurance à manier les armes que vous semblez le démontrer, dit-elle en riant aux éclats.

Au même moment, ses oreilles pointues se dressèrent, écoutant avec attention la conversation qui se déroulait non loin d’elle. Un nouvel arrivant discutait avec un des gardes de l’Académie. La Souveraine d’Eowynia oubliant la présence de son élève, reçu un coup de glaive sur son épaule droite.

- Pardonnez-moi ! Je... Je... Je n’ai pas voulu... C’est que... En fait... Il m’a glissé des mains... L’est lourd... Et...

La jeune femme tourna la tête l e n t e m e n t et scruta l’académicien qui se confondait maladroitement en excuses.

- Heureusement pour moi que je portais mon équipement de protection, dit-elle en haussant un sourcil. Je crois que nous devrons nous en tenir là pour le moment. Je vous invite fortement à parfaire votre entraînement sur le sac de sable. Prochaine séance demain au levé du soleil.

Sur ce, elle quitta le terrain d’exercice et se dirigea vers le portail de l’Académie. Son armure argentée aux reflets bleutés, arborait fièrement le signe héraldique d’Eowynia et cliquetait au rythme de ses pas, attirant le regard de l’homme qui se tenait devant le garde. La visière de son casque d’acier toujours abaissée, elle scruta attentivement l’homme devant elle et reconnut le seigneur Synhell des terres de Nevrast.

Sans un mot, elle pointa du doigt le gardien de l’Académie, lui fit signe d’approcher et lui murmura à l’oreille :

- Je vous prie d’aller chercher la Prêtresse Nolofinwë ainsi que le seigneur Treignac. Mentionnez-leur simplement que leur protégé se trouve à l’entrée du château.

Sur ce, le garde s’exécuta et sans un mot pour l’invité, Ocëannya demeura sur place, attendant patiemment la venue de ses Maîtres d’armes.

la barbe hirsute et la toge encore plus poussiéreuse qu'à l'accoutumée, Treignac décida cependant que le moment n'était pas aux ablutions, et qu'en l'occurrence le mieux était de se présenter le plus vite possible à la porte de l'Académie afin de ne faire attendre ni sa vénérée chef, ni la nouvelle recrue.

- Après tout, c'est un maître d'armes qu'ils ont convoqué et souhaité rencontrer, pas un maître de ballets pour salon mondain, encore que pour ce qui est de danser.... j'en ferai bien encore danser quelques uns à la pointe de mon épée.
Mais pour danser ce genre de gigue, point n'est besoin de se parfumer avant

De loin, Treignac reconnut la noble silhouette d'Ocëannya, mais le pauvre bougre qui se tenait à côté d'elle ne correspondait pas du tout à l'idée qu'il se faisait de Synhell de Nevrast, pour avoir plusieurs fois combattu ses armées sur le champ de bataille.

- Que Diable la jeune dirigeante de l'Académie a bien pu raconter à ce malheureux pour ainsi transformer un fier guerrier en cette chose tremblant à ses pieds ?
Ce n'est pas d'un maître d'armes dont il a besoin là, mais d'un psychologue que diantre!

Bien le bonjour Sire Synhell, veuillez relever le front , affermir votre regard, et me donner une poignée de mains aussi virile que vous le pourrez.
Ne faites pas cette tête, sacrebleu, ou bien je vais avoir l'impression qu'il n'est pire catastrophe en Ekarys, que de m'avoir pour maître d'armes !
Et ne vous laissez pas impressionner par la maîtresse des lieux, songez seulement à la crainte que vous lui inspirerez dans peu de temps!

Là dessus Treignac éclata de son rire rocailleux de gascon.

En entendant cette voix soudaine et forte, Synhell releva brusquement la tête. Sans doute n'aurait-il dû. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il vit le nouvel arrivant.

que de m'avoir pour maître d'armes...

IL serait donc chargé de le former, LUI qu'il avait déjà vu, de loin, sur le champ de bataille mettre en déroute ses cohortes de centaures et de génies.

Encore sous le choc du regard inquiétant de Dame Ocëannya, le jeune apprentif qu'il était tenta de saluer comme il se devait une telle légende
-Maî... Maître Treignac c'est un.. un si grand

affermir votre regard... une poignée de mains... virile

Surtout ne pas l'offenser !!!

Se redressant enfin, l'oeil aussi vif que possible, il s'avança d'un pas si martial que sa garde commença à s'esclaffer sous une barbe de deux semaines

-C'est un très grand honneur que de pouvoir apprendre à vos côtés, Maître Treignac!

poignée de mains...

Il avança d'un geste vif sa main droite, si prestement qu'il manqua de toucher la garde de l'épée de son maître.[/b]

-Veuillez m'excuser, je vous prie, je n'ai pas voulu, je ne voulais pas...
Je.. Je viens me mettre à vos ordres, et serais prêt à commencer dès que vous le désirerez.

Les deux sœurs se tenaient coté à côte dans le potager. Toutes deux appréciaient ce lieu, car peu fréquenté par les Dames et Seigneurs qui ne seraient guère de joie à l’idée de crotter leurs jolis souliers. Pour quiconque, il eut été difficile de dire laquelle des deux étaient Nolofinwë, celle de gauche en l’occurrence, l’autre étant Netska sa confidente ; de quelqu’un mois sa cadette.

- Allons reprenons ! Commençons par une invocation, des plus simples ! Dit cette dernière. Tiens, essaie l’invocation du tigre !

- Tu sais, bien que je n’aie guère le goût d’invoquer, depuis… [HRP]A venir dans le BG de Nolofinwë[/HRP]

- Oui… Convint-elle un peu embarrassée. Mais tu as acquis plus de maîtrise et de sagesse !

La prêtresse savait fort bien qu’elle ne se déferait pas aussi facilement de Netska et que toutes luttes étaient vaines. Son amie étant aussi discrète et distante que têtue. Nolofinwë poussa un discret soupir, puis prit une inspiration, se concentra et prononça quelques paroles étranges à voix basse. Un petit orbe de lumière apparut, grossit jusqu’à atteindre deux mètres de diamètre puis éclata comme du verre.

L ‘animal apparut sous les yeux ébahis des deux prêtresses. C’est à cet instant que le gardien survint, après un instant d’hésitation quant à savoir qui était Nolofinwë, il lui livra le message.

- Allons-y Netska ! Il serait impoli de faire attendre notre hôte !

Puis après avoir fait quelques pas et vu l’hésitation de Netska quant à l’avenir de cette invocation, Nolofinwë se lui dit :

- Finalement j’aime bien les invocations de ce genre ! Laissons celle ci vivre en paix !

Les deux prêtresses quittèrent le potager, laissant derrière elles le lapin apeuré se cacher parmi les rangs de salades. Comme toujours elle en profita pour ajuster sa capuche, afin qu’elle masque son visage, Netska faisant de même.


Elle parvinrent rapidement à l’entrée. Nolofinwë salua Ocëannya, Treignac et le nouvel apprenti. Netska se tenait à quelques pas en retrait, les bras croisés, discrète et distante.

- Soyez le bienvenu Seigneur Synhell ! C’est pour moi, un véritable plaisir et un honneur de recevoir un compagnon de mon ami Toki !

Une.. prêtresse lui souhaitait la bienvenue. Se trouvait-il donc dans un temple plus que dans une académie. Etait-ce la prêtresse du savoir, de la bienséance? Etait-elle donc celle qui devait parfaire son apprentissage en même temps que Maître Treignac ?
Mais dans ce cas, qui pouvait donc être cette personne, silencieuse, discrète, mais dont émanait pourtant une aura de détermination presque palpable.

Mais est-ce vraiment une prêtresse? Son port semble celui d'une reine, et l'ourlet de sa robe montre des traces de boue...

Soudain conscient qu'il dévisageait ouvertement cette grande dame depuis sans doute trop longtemps, il se mit soudaint à luire d'un bel éclat rougeoyant.
Baissant lentement la tête, puis le haut du corps dans une révérence plus gauche que celle de son vieux soldat de père, il commença à se confondre en excuses balbutiées si prestement qu'elles semblaient être en une autre langue.

-Je..excusez-moi-je-suis-désolé-je-réfléchissais-je-n'ai-pas-fais-attention-je-promets-de-ne-pas-recommencer-pardonnez-moi-s'il-vous-plaît

Reprenant son souffle peu à peu, il sentit qu'il devait indiquer le motif de sa présence ici

-Je.. Comme me l'a demandé Maître Toki, je suis ici dans le but de me perfectionner au contact de grands pontes des arts diplomatiques et guerriers.
Aussi, comme je me mets au service de Maître Treignac, je m'incline également devant vous, sainte prêtresse, et vous demande de m'enseigner l'art du beau parler et de la belle écriture.

Nolofinwë hocha de la tête en signe d‘acceptation. Elle tenait Toki en haute estime et celui qui comptait parmi ses amis était toujours le bienvenu.

- N’ayez crainte ! Netska - Elle fit un léger mouvement de tête pour désigner la sœur qui se tenait à quelques pas derrière - et moi-même avons l’habitude d’être observé avec un brin de curiosité, voir de crainte !

Elle sourit à l’appellation « Sainte prêtresse ».

- Appelez moi, Sœur ou Nolofinwë ! Je n’ai ni la prétention, ni l’intention de devenir une sainte… D’ailleurs souvent le chemin qui mène au bien passe par le mal et réciproquement. Il est dès lors diffcile de prétendre à une conduite exemplaire !