[BG] Histoire des terres de Gleawiel

Sur l’île de Gleawiel, perdu au milieu de la mer bordant les côtes ouest de la funeste Ekarys, moutons et brebis étaient les seuls habitants. Ce morceau de terre perdu était couvert d’une forêt humide et glaciale. Provenant de la mer d’Amen, les vents se déchaînaient en ces tristes jours de Novembre en l’an 105 et les arbres se courbaient. Le ciel était zébré d’éclairs d’un violence inimaginable. La houle se déchaînait sur les rochers et les vagues explosaient en embruns mousseux à l’approche de la côte. Sur les plateaux surplombant la falaise, des silhouettes se déplaçaient. Depuis plusieurs mois déjà, elles apparaissaient, contemplaient la mer et repartaient se cacher dans les bois. On aurait dit qu’elles attendaient quelqu’un…

Les jours passaient, la tempête n’en finissait plus. Les créatures, comme à l’accoutumée, sortirent, regardèrent la mer mais restèrent là. Elles ne bougeaient pas. Elles fixaient un point lumineux sur la mer. Soudain, elles repartirent en toute hâte. La lumière avait échouée sur la rive nord, la seule sans falaise…

Un bateau était échoué, des voix montaient jusqu’en haut des falaises. Ou plutôt une voix, une voix plaintive…

Une petite lanterne éclairait un vieil-homme, qui avait l’air mourrant et un jeune garçon l’aidant à marcher. Ils ne parlaient pas et communiquaient pas gestes. L’osmose entre eux avait l’air parfaite, on aurait dit qu’ils avaient tout vécu ensemble. Soudain, le vieil homme attrapa la manche du garçon et lui dit à vois basse :
« Alamateriel, ! arrêtons-nous ici, je ne sens plus mes pauvres jambes.

-D’accord, grand-père. »

Ils s’assirent sur le sable.

« Maintenant, avant de mourir, je dois te faire part de certaines choses, dit le grand-père sérieusement. Il y a de cela des lunes, avant que j’atteigne mes seize printemps, alors que je rentrais chez mes défunts parents, trois cavaliers m’accostèrent. Ils me demandèrent, d’un ton grave, de m’arrêter et me donnèrent un médaillon d’une forme bizarre. Il était en argent enfin je pensais au vu de la couleur et orné d’un motif inconnu. Tout en m’obligeant à le prendre, l’un des cavaliers me dit : « Garde ce médaillon, il descend de Xena, la déesse de la bonté et i te protègera contre les attaques adverses. Utilise le à bon escient et ne le montre à personne ».
Puis il partirent au galop. Je continua mon chemin mais j’étais stupéfait. Je regarda le médaillon encore une fois. J’étais littéralement ébahi par sa beauté stupéfiante.

Après plusieurs centaine de pieds, je distingua plusieurs ombres dans le fossé. Je m’approcha prudemment et je reconnus les cavaliers que je venais de croiser ! Mon cœur fit un bond dans ma poitrine ! Je compris à cet instant qu’un funeste destin m’attendait et que de nouveau horizons dangereux s’ouvriraient à moi…

-Dis-moi, grand-père, c’est pour cela que j’ai vu ton nom sur une affiche l’autre jour ?

-Oui, mais ne précipite pas les choses. Tu as encore beaucoup à entendre.
Viens allons sur ce rocher »

Ils se dirigèrent vers un grand rocher surplombant la mer et s’assirent. Le grand-père continua son récit :

« Suite à cet épisode, ma vie ne fut plus qu’une succession étonnante de rebondissements.
Peu de temps après, je quitta le foyer familial et je commença à construire une ferme.
Après une demi-douzaine de lunes, je reçus la visite d’un chevalier qui me dit qu’il voulait me parler et que je devrais quitter cet endroit sous peu. Il me dit qu’en ayant hérité du médaillon de Xena, je ne sus jamais comment il eut cette information, je me devais d’être un seigneur, respecté de tous. Pour cela, il m’accompagnerait tout au long de mon apprentissage et je ferais partie d’une guilde, m’a t’il dit. Il m’a expliqué qu’une guilde est un groupe de seigneurs partageant les mêmes principes et idéaux. Il ma narra qu’il possédait un château en les terres de Dron et qu’il était le stratège de cette guilde. Il serait mon maître et moi son disciple au sein des Guerriers Divins.

-Grand-père, cela veut dire que tu a combattu ? Tu es donc un seigneur ?

-Je t’ai dit de ne pas m’interrompre, écoutes et mémorises plutôt.
Après m’avoir fait ces révélations, le seigneur du royaume de Dron, mon maître, partit et me dit de préparer mes affaires car il reviendrait quand la lune serait de nouveau pleine.
Je ne parla de cela à personne et j’attendis le dernier coucher du soleil pour me décider à faire mon baluchon..
Nous partîmes donc, mon maître et moi. Lui, chevauchant dignement son cheval et moi essayant tant bien que mal de m’accrocher à lui dès que le rythme s’accélérait. Je compris réellement à cet instant la difficulté de la tache qui m’attendait.
Ma formation commença, sous l’œil avisé de mon maître. Je progressais rapidement, me disait-il. J’appris à manier une épée, un arc, une masse et une lance. J’acquis aussi quelques notions de stratégie et de diplomatie qui me serait utile plus tard, me disait-on.

Au bout d’une douzaine de lunes, mon maître me convoqua et me dit que ma formation allait s’achever et que je pouvais à présent affronter d’autres seigneurs et combattre aux côtés de la guilde. Il me donna une bourse en me disant :
« Maintenant tu es le Seigneur Askuten d’Iffendic, membre des Guerriers Divins et tu te dois d’honorer ton statut, pars à la conquête de nouveaux horizons !! »

Il me conduit à son écurie et me donna un bel étalon blanc appelé Destin. C’était une magnifique monture d’elfe et avait des capacités physiques et mentales hors du commun.
Il me laissa, enfin, comme seule et dernière consigne de retourner en mes terres d’Iffendic car un château y avait été construit pour moi. Je partis donc vers ces terres qui me paraissaient inconnues tant j’avais changé depuis que ma formation avait commencé. J’étais devenu un homme…